L’atteinte de la carboneutralité d’ici 2050 résultera en une transformation en profondeur du tissu économique de toutes les régions du Québec. Il est vital pour l’ensemble de l’économie québécoise que ses plus de 250 000 PME, qui comptent 2,4 millions de travailleur.euse.s, s’engagent avec succès dans l’importante transition climatique des entreprises au Québec actuellement en cours.
Où en sont les entreprises dans la transition climatique au Québec ?
Le Baromètre de la transition des entreprises de Québec Net Positif révèle qu’au cours de l’année, 52% des entreprises du Québec ont été affectées par au moins un phénomène climatique, ou ses dérivés. L’Indice de transition moyen pour 20241 est de 33 ce qui signifie que les entreprises du Québec mettent en œuvre environ le tiers des actions climatiques connues et souhaitables dans leurs opérations, leurs chaînes de valeur, leur culture organisationnelle et pour s’adapter aux changements climatiques. Si une entreprise mettait tout en œuvre pour être parfaitement alignée sur une trajectoire de transition bas carbone son résultat serait de 100.
Pour réaliser cette importante étude, QNP a mandaté la firme Léger qui a mené celle-ci auprès de 806 dirigeant(e)s d’entreprises du Québec (13 au 25 août 2024). L’échantillon est représentatif de l’économie québécoise, par secteurs, tailles d’entreprises et régions.
Dans l’ensemble, l’écart marqué entre la volonté et le passage à l’action perdure.
Quels leviers pour réussir la transition climatique des entreprises ?
Si l’Indice de transition met en lumière l’ampleur des défis, le Baromètre permet aussi de tracer les contours des conditions gagnantes pour progresser vers une économie sobre en carbone. La culture organisationnelle est la composante qui a le plus de poids pour expliquer la mise en œuvre d’actions climatiques. L’Indice de transition moyen est significativement plus élevé chez les entreprises qui comptent sur les facteurs suivants :
- Expertise environnementale à l’interne ou à l’externe (59,3), comparativement à l’indice des entreprises qui déclarent « ne pas compter » sur une telle expertise (24,8)
- Équipe de direction engagée envers le climat (42,1)
- Conseil d’administration engagé envers le climat (48,8)
Stratégies d’entreprises
L’analytique avancée révèle cinq profils qui illustrent diverses approches face aux changements climatiques et à la transition, Ces « personas d’entreprises », offrent une vue d’ensemble et des pistes pour mieux comprendre et accompagner les entreprises vers une transformation durable et éclairée, en fonction de leur niveau de maturité, entre parenthèses le pourcentage des entreprises au Québec:
L’insouciante (22%) n’estime pas qu’il soit urgent de réduire les GES. Peu informée et peu motivée, elle ignore son impact climatique et ne sait pas si la transition présente des risques ou des bénéfices. Selon elle, son modèle d’affaires est incompatible avec une économie sobre en carbone.
L’immobile (16%) n’est pas encore prête à opérer dans une économie sobre en carbone. Elle ne compte pas sur de l’expertise environnementale et n’a aucune idée de ses émissions de GES. Elle considère que les changements climatiques et la transition présentent beaucoup de risques et peu de bénéfices. Selon elle, il est urgent de réduire les GES mais ses actions ne feraient pas une grande différence.
L’enthousiaste (29%) est en voie de se préparer à opérer dans une économie sobre en carbone. Elle estime qu’il est urgent de réduire les émissions de GES et que la transition présente des bénéfices et des occasions d’affaires à saisir, au-delà des risques. Elle n’a pas encore réalisé d’inventaire de GES, mais elle y réfléchit. Motivée et optimiste, elle a confiance en sa capacité d’agir. Son principal obstacle: le manque d’information pour démarrer le processus, ce qui constitue une opportunité pour les professionnel(le)s en mesure de l’appuyer !
L’engagée (17%) se considère prête à opérer dans une économie sobre en carbone. Bien informée et proactive, elle a une idée approximative de ses émissions de GES et agit pour les réduire. Ses programmes de formations intègrent régulièrement des notions relatives à la transition et le sujet des changements climatiques est souvent abordé avec ses clients et fournisseurs au sein de sa chaine de valeur.
La visionnaire (16%) considère son modèle d’affaires robuste et aligné avec une économie sobre en carbone. Alliant expertise interne et externe, certifications écoresponsables et maîtrise des GES, elle optimise ses ressources, innove, investit en technologies propres et en R&D pour favoriser son adaptation face aux changements climatiques et générer des produits et solutions compatibles avec une économie sobre en carbone. Elle se positionne comme employeur et fournisseur de choix, acteur clé de la transition.
Le rôle des professionnels en développement économique dans la transition climatique des entreprises au Québec
En tant qu’accompagnateurs et leaders d’opinion, les professionnels en développement économique jouent un rôle déterminant pour aider les entreprises à intégrer les considérations climatiques dans leur stratégie et leurs opérations pour les aider à se préparer à faire face aux conséquences des changements climatiques, tout en saisissant de nouvelles occasions d’affaires.
D’ailleurs, les entreprises qui mettent en œuvre des actions climatiques en retirent de nombreux bénéfices, notamment :
- Proposer des produits, solutions et services adaptés aux nouveaux besoins du marché (37%)
- Renforcer l’image de marque et la réputation (35%)
- Stimuler le sentiment de fierté et d’appartenance des employés (32%)
- Fidéliser la clientèle (26%)
- Se positionner en tant qu’employeur de choix et attirer de nouveaux talents (24%)
- Se positionner en tant que fournisseur de choix, préserver et consolider la relation avec les clients et les grands donneurs d’ordre (18%)
- Accéder à de nouvelles sources de financement (14%)
- Aligner les actions de l’entreprise avec les valeurs personnelles des dirigeant.e.s (12%)
- Identifier et atténuer les risques (10%)
- Accroître la productivité, l’efficacité opérationnelle et réduire les coûts (10%)
L’action climatique n’est plus une option : c’est une condition essentielle pour bâtir des entreprises plus résilientes, innovantes et compétitives. Dans un contexte d’incertitude économique croissante, le rôle des professionnels en développement économique est plus crucial que jamais pour accompagner les PME dans cette transformation. En les aidant à intégrer les enjeux climatiques dans leur stratégie et leurs opérations, vous agissez comme catalyseurs d’une économie régionale forte, où les entreprises renforcent leur robustesse, leur attractivité et leur compétitivité – dès maintenant et pour l’avenir.
🔎 Cet article fait suite aux échanges tenus lors du Forum printanier 2025 de l’APDEQ, où la tendances écologiques a été au cœur des réflexions.
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