Les indicateurs en développement économique

par NR Formation
Noémie Roy, D.Éc.

Cela fait plusieurs années que je me questionne sur la pertinence des indicateurs de performance en développement économique. Nous avons l’habitude de fournir des redditions de comptes qui tournent autour de la quantité d’emplois créés, des investissements générés et du nombre d’interventions réalisées sur un territoire donné. Que du quantitatif.

Mais comment mesurer l’impact d’un bon conseil ? Comment justifier notre position quand notre rôle est d’aider à démarrer des projets, alors que les statistiques sont déjà contre nous, en termes de survie des nouvelles entreprises ?  Je crois que, à l’instar des conseils que nous donnons à nos clients, nous devons être agiles et revoir nos modèles d’affaires. Revoir notre façon de rendre des comptes. Pourquoi ne pas demander à nos clients ce qu’ils pensent des services reçus, plutôt que d’ajouter un chiffre dans une colonne ?

J’ai déjà soulevé le point dans une autre publication et voici le commentaire de Martin, un « ancien » client en démarrage :

« Je crois que votre mesure n’est pas quantitative, mais plutôt qualitative et se situe dans le niveau confiance de vos clients. C’est la seule chose qui compte vraiment et sur laquelle vous avez du contrôle.La confiance permet le démarrage, le développement, l’embauche, l’investissement… tout ça n’est possible que si l’entrepreneur a confiance en lui, en son idée, en ses compétences. »

Nous sommes tous d’accord que la mesure est essentielle, mais encore faut-il collecter les données utiles et surtout, pertinentes. Que vaut la création d’emplois dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre? Et comment définir un emploi « de qualité » de manière à tenir de la réalité de chacune de nos régions.

Un conseiller m’a écrit récemment, au sujet d’une réflexion à propos de leurs fonds d’investissement :

« Nous souhaiterions intégrer de nouveaux critères permettant aux promoteurs de bénéficier de financements, non pas en fonction des emplois créés, mais en fonction d’autres indicateurs mettant en avant une valeur ajoutée qualitative pour le territoire. »

Pourquoi ne pas créer une grille d’analyse de retombées potentielles et personnalisées en fonction des enjeux et des priorités d’un territoire, plutôt qu’une grille de risque en fonction de critères préétablis pour l’ensemble de nos fonds ?

Au cours des dernières semaines, j’ai eu l’occasion de discuter avec plusieurs conseillers passionnés et animés du désir de contribuer concrètement au développement de leur communauté. La majorité d’entre eux ont été embauchés dans les deux dernières années. Mais comment comparer les centaines d’heures de Mario passées sur un seul et même (grand) projet pour sa petite communauté, avec celles de Maria qui rencontre des dizaines d’entrepreneurs par semaine en milieu urbain ?

Au-delà du nombre d’interventions effectuées pour une période donnée, pourquoi ne pas tenir compte des heures consacrées pour chacune d’entre elles ? Et pourquoi ne pas qualifier le type de projet, en fonction des impacts potentiels pour sa région ?

Je suis d’avis qu’une révision des indicateurs de rendement en développement économique est urgente et essentielle, afin de ne pas démotiver la relève qui commence à peine à se sentir à l’aise dans son rôle de développeur économique. Je pense ici à Mélissa, à Yannick et à tous ces conseillers qui se questionnent actuellement sur la façon dont leur travail est perçu, à travers des chiffres trop souvent biaisés.

J’ai l’impression de me retrouver quelques années en arrière, où notre pertinence, en tant que développeurs économiques, a été sérieusement remise en question. C’est donc à nous d’être créatifs et de la démonter. L’information (la bonne) doit partir du bas et remonter jusqu’en haut, jusqu’aux décideurs. Cela nous concerne donc tous; conseillers, commissaires, gestionnaires et ministères.

Nos redditions de comptes doivent tenir compte de la satisfaction de nos clients de même que des objectifs territoriaux poursuivis en termes de développement. Nos critères d’investissement doivent se mesurer selon ces mêmes objectifs, et non plus en fonction du nombre d’emplois et d’investissements générés.

Nous devons mettre de l’avant l’aspect qualitatif de nos services, puisque c’est la base de notre proposition de valeur.

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