Dans un contexte de réarmement global et de montée des dépenses militaires, l’industrie de la défense atteint des sommets : l’OTAN cible désormais 2 % du PIB pour la défense, appuyés par 1,5 % pour le soutien industriel. Le Québec se positionne pour capter sa part du marché, avec plus de 40 milliards $ de contrats d’ici 2029. Cette économie de la défense en plein essor allie autonomie stratégique, sécurité économique et résilience industrielle. Le Premier Ministre François Legault évoquait récemment que « le Québec doit récolter une part importante des retombées canadiennes ».
Chaîne d’approvisionnement et PME québécoises
La chaîne d’approvisionnement de la défense exige aujourd’hui les éléments suivants : contenu local, spécialisation et vélocité. Les PME québécoises ont tout à gagner à se structurer pour entrer dans cette « écosystème économique » de la défense : mécanique fine, fabrication additive, matériaux avancés (alliages, composites, nanotech). En Montérégie, Mirabel et Montréal un nouveau pôle convertit les technologies militaires pour des usages civils (sécurité, transports intelligents), illustrant l’approche « dual-use ». À Sorel-Tracy, les infrastructures portuaires relancent la construction navale tandis que Saint-Jean-sur-Richelieu, grâce à son école de leadership des Forces, renforce son ancrage logistique et formation. Peut-être de quoi faire se repositionner le présent gouvernement sur le statut de zone d’innovation en sécurité et défense proposée par cette région!
Innovation, start-ups et technologies de défense
L’innovation dans la défense passe par les start-ups de la défense et les « DefTech ». En 2025, plus de 13 milliards $ de capital-risque ont financé 400 jeunes pousses, spécialisées en cyberdéfense, robotique immersive et drones militaires. Laval se prépare à devenir un noyau dur aérospatial : cybersécurité, simulateurs et fabrication additive y convergent. Sherbrooke et Saguenay complètent cet écosystème territorial, créant un réseau agile où recherche, développement et production interconnectés soutiennent les chaînes globales.
Retombées économiques locales et leadership québécois
Le réarmement européen et les incertitudes géopolitiques redessinent la carte du complexe militaro-industriel. Le Québec, fort de ses atouts industriels (aérospatiale, optique, électronique) et de son écosystème de défense, vise à devenir un leader canadien — voire nord-américain — de la technologie de défense.
L’opportunité ? Créer un réseau agile, interconnecté, où recherche, innovation et fabrication convergent.
La dynamique actuelle est puissante, mais avec des fenêtres d’opportunités limitées. Les retombées fileront vers des provinces et pays mieux structurées.
Le tout avec l’économie endogène du Québec, c’est-à-dire, basée sur des entreprises, des compétences et des talents d’ici.
